Dans le cadre du projet Tufaulu Pamoja, le Mouvement Rien Sans Les Femmes (RSLF), avec le soutien de lambassade de Suède à travers CAFOD, a organisé ce lundi 14 juillet 2025 à Bukavu un atelier de renforcement des capacités sur les innovations contenues dans la troisième génération du Plan dAction National (PAN) 1325 relatif à lAgenda Femmes, Paix et Sécurité.
Lactivité sest tenue dans la grande salle de lhôtel Witness et a réuni 15 femmes leaders de la ville de Bukavu, représentant différentes organisations provinciales engagées dans la promotion des droits des femmes et la consolidation de la paix.
Organisé par lAssociation des Femmes Juristes Congolaises (AFEJUCO Sud-Kivu), organisation lead du projet au niveau provincial, cet atelier avait pour objectif principal danalyser les innovations contenues dans la troisième génération du PAN 1325 adopté en novembre 2024 par la République Démocratique du Congo, et den évaluer limpact sur les stratégies de mise en uvre des organisations locales.
Selon les organisateurs, le nouveau PAN 1325 intègre des innovations majeures pour répondre aux défis actuels, notamment la justice transitionnelle, le commerce transfrontalier, le programme de Désarmement, Démobilisation, Relèvement Communautaire et Stabilisation (PDDRCS), les catastrophes naturelles, le banditisme, lintelligence artificielle, le blanchiment de capitaux, le terrorisme, la cybercriminalité, et la lutte contre les conflits émergents.
Dans son mot douverture, Viviane Kafumba, secrétaire exécutive de lAFEJUCO, a expliqué que cet atelier permet non seulement de faire le point sur les avancées enregistrées lors des deux premières générations du PAN, mais aussi dapprofondir les nouvelles thématiques introduites par la troisième génération.
« Cet atelier va aborder la question de la résolution 1325, son évolution, où nous en sommes, et comment nous pouvons faire progresser sa mise en uvre à travers des actions concrètes et adaptées à cette nouvelle génération », a-t-elle déclaré.
De son côté, Solange Lwashiga, facilitatrice de la session, a précisé que le nouveau plan se distingue par sa structure articulée autour de cinq axes stratégiques, contre dix pour la première génération et quatre pour la seconde. Ces axes sont : la participation, la prévention, la protection, le relèvement, ainsi que les conflits émergents et laide humanitaire.
Elle a insisté sur la nécessité pour les acteurs provinciaux de sapproprier ce plan et den tirer parti pour concevoir des projets alignés sur les priorités nationales et internationales.
« Il est important que les acteurs provinciaux comprennent comment formuler leurs projets, contribuer à la mise en uvre de la résolution 1325, et intégrer les nouvelles dimensions introduites. Le PAN évolue avec le contexte sécuritaire, technologique et environnemental de notre pays », a-t-elle précisé.
Elle a aussi souligné limportance de lintelligence artificielle, du numérique et des catastrophes naturelles comme enjeux majeurs désormais intégrés dans le PAN.
« Ce sont là des questions émergentes que nous devons prendre en compte dans notre contexte de conflit au Sud-Kivu. Cette troisième génération est une réelle opportunité dadapter notre action locale aux mutations du monde », a-t-elle ajouté.
Les participantes ont salué linitiative du Mouvement Rien Sans les Femmes, estimant que cette formation tombe à point nommé, alors que les défis sécuritaires persistent dans la province.
« La première chose, cest de comprendre quil y a eu des innovations importantes, comme la question de la masculinité positive. Nous devons adapter et actualiser nos programmes pour répondre aux réalités de cette nouvelle génération du PAN 1325 », a déclaré Anne Mushigo, coordinatrice du Réseau de Journalistes sur la Sécurité Alimentaire.
Les participantes ont insisté sur la nécessité de poursuivre la mise en uvre de la résolution 1325 au Sud-Kivu malgré linstabilité, en intégrant les nouvelles thématiques pour renforcer la paix, la justice et la sécurité en faveur des femmes et des filles.