L'Association des Femmes Juristes Congolaises (AFEJUCO) a recensé 300 cas de violences faites aux femmes dans le territoire de Kabare et la ville de Bukavu au cours de l'année 2024. Ces chiffres alarmants, issus dun rapport de suivi et évaluation, témoignent de la persistance des violences sexuelles et celles basées sur le genre malgré les efforts de sensibilisation et d'accompagnement déployés par les acteurs locaux.
Une situation préoccupante
Rolande Karebwa, la chargée de suivi et évaluation de l'AFEJUCO déplore que de nombreux hommes continuent de bafouer les droits des femmes, alors quils devraient contribuer à construire une société où règne légalité entre les sexes.
Les cas enregistrés incluent des violences économiques, psychologiques, physiques, des conflits fonciers, ainsi que des privations dhéritage et des accusations de sorcellerie.
Voici un aperçu des cas recensés dans certaines localités :
Mumosho : 60 cas, dont 22 de violences économiques et 12 de violences physiques.
Cirunga : 60 cas, dont 20 de violences économiques et 13 de violences psychologiques.
Katana : 60 cas, dont 24 de violences économiques et 15 de délaissement denfants.
Kavumu : 56 cas, dont 15 de violences économiques et 11 de délaissement denfants.
Miti : 48 cas, dont 19 de violences économiques et 6 de privation dhéritage.
Ville de Bukavu : 16 cas, dont 6 de violences économiques et 4 de privation dhéritage.
Des médiations pour rétablir les droits
Pour résoudre certains conflits, AFEJUCO a organisé 50 séances de médiation dans les communautés, avec 22 cas résolus par des actes dengagement.
Ces médiations ont principalement porté sur des conflits daccès à la terre et des successions.
Par exemple :
À Miti, un cas de violence économique a été résolu, et une femme a récupéré des biens délaissés par son conjoint.
À Kavumu, deux enfants délaissés ont bénéficié dun rachat de leurs droits.
À Mumosho, trois femmes ont retrouvé leurs droits sur des héritages disputés.
À Katana, une fille née hors mariage a obtenu une donation de terrain.
Appel à laction
Les victimes plaident pour un accompagnement renforcé de l'AFEJUCO et de Kvinna Till Kvinna afin que leurs droits soient respectés. Elles exhortent ces organisations à intensifier les campagnes de sensibilisation et les efforts juridiques pour éradiquer les violences basées sur le genre.
Rappelons que l'AFEJUCO, avec le soutien technique et financier de Kvinna Till Kvinna, offre une assistance juridique et judiciaire aux survivantes, contribuant ainsi à la promotion des droits des femmes au Sud-Kivu.